l'an 7 après les décrets

Tout d'abord, meilleurs voeux à tous pour cette nouvelle année.

A tous... les mots sont vite écrits... vue l'activité du blog ces derniers temps, la fréquentation est allée de pair. Mais cette nouvelle année pourrait nous fournir de belles informations.

En effet, le Ministère des Affaires Sociales et de la Santé nous annonce un changement dans la distribution des agréments des écoles et un nouveau décret pour bientôt.

Dans ce courrier, un élément m'interpelle "La réforme des agréments est attendue pour la rentrée 2014, date à laquelle prennent fin les agréments en cours pour une majorité d’écoles" "Le décret réformant le dispositif de formation sera publié ultérieurement à l’issue des travaux sur le programme de formation avec un objectif de mise en conformité des écoles pour la rentrée 2015." Il y aura donc 1 an de flou, durant lequel toutes les écoles pourront se mettre en conformité.

Ainsi, lorsque certains avancent déjà la réduction du nombre d'écoles à 10 ou 15, cela me paraît compromis, à moins que le décideur, probablement l'IGAS (soulignons probablement), ne décide arbitrairement de limiter le nombre d'écoles.
D'autres avancent aussi une uniformisation de la formation en 5 ans en rapport avec la durée des agréments et les recommandations de l'OMS, mais là non plus, aucune précision.
Et l'on peut se poser à nouveau la question: que fera t'on des étudiants en cours de cursus dont l'école ne sera plus agréée? Certains pensent déjà que les écoles agréées les accueilleront, mais comment en être sûrs, surtout si effectivement le nombre d'écoles passe de 70 a 10.
Dans tous les cas, il faudra de nombreuses années avant que le marché du travail n'éponge les quelques 2000 jeunes diplômés qui sont sortis des écoles chaque année depuis 2007. Ainsi, le point 14 de la lettre du Ministère de la Santé "l’obligation de mettre en place une enquête d’insertion professionnelle et
d’en publier les résultats" risque de révéler quelques difficultés.

N'oublions pas non plus que le partage du titre d'ostéopathe risque encore de faire des vagues quand il faudra définir qui peut délivrer le diplôme, à qui, quelle et comment sera menée la formation:
source Egora.fr 19/12/2013
"Selon le cabinet de Marisol Touraine, la loi de santé publique annoncée pour 2014, permettra d’encadrer la profession d’ostéopathe alors qu’aujourd’hui, cohabitent sans régulation sous ce titre, des médecins, des kinésithérapeutes mais également des non médecins, qui obtiennent leur diplôme après cinq années d’études onéreuses dans des écoles privées.
Reçu par le directeur adjoint de la ministre pour plaider la cause des médecins et kinés ostéopathes, le Dr Jean-François Rey, le président de l’Union nationale des professions de santé (UNPS), en est ressorti avec la certitude que le cabinet avait bien mesuré les enjeux de la situation actuelle. A savoir une floraison d’écoles privées (74) sur le territoire, qui proposent aux étudiants un cursus de 5 années d’études facturées entre 8 et 10 000 euros par an. Ces écoles forment de futurs jeunes professionnels en nombre largement excédentaire :  les diplômés non professionnels de santé étaient 500 en 2002, ils seront 25 000 dans cinq ans, en réalisant une moyenne de 4 actes par jour, non remboursé. Ce que demande l’UNPS : que les médecins et les kinés prennent en charge les personnes malades, et que les ostéopathes non médecins se contentent de la clientèle de “bien être”,
“Lorsque cette régulation sera établie il faudra  gérer les stocks de professionnels sans travail malgré leurs études coûteuses”, rappelait Jean-François Rey en faisant le parallèle avec les médecins diplômés hors union européenne. Le président de l’UNPS regrette l’échec de la Loi Kouchner, qui a ouvert l’emploi du titre d’ostéopathes à des non médecins, et se trouve à l’origine de cet embroglio.
“Les députés sont l’objet d’un intense lobbying des ostéopathes. L’UNPS qui représente 400 000 professions de santé, s’apprête à faire une contre campagne, pour afficher clairement la couleur : les malades aux médecins et aux kinés, le bien-être aux diplômés en ostéopathie (DO)“, a prévenu Jean-François Rey. "

N'oublions pas non plus qu'un jour ou l'autre il faudra uniformiser sur toute l'Europe. Nos voisins Belges, par exemple, ne mènent pas les débats comme nous:

Je ne traite pas ici de l'ostéopathie vétérinaire, qui me tient aussi à coeur même si je ne la pratique pas, et vous renvoie à l'ostéo4pattes pour suivre cette actualité.

Dans tous les cas, je souhaite à nouveau à chacun une bonne année 2014. Faites du bien à vos patients, donnez le meilleur de vous-mêmes, parce que la seule vérité sur l'ostéopathie c'est le bénéfice que chaque patient en tire.

Commentaires

Anonyme a dit…
Il y a une confusion dans votre article.
La profession d'ostéopathe n'existe pas!
il s'agit d'un titre partagé...
S'il s'agissait d'une profession , le problème ne se poserait pas...en tout cas pas en ces termes puisque les médecins et les kinés et "les vétos" (qui veulent aussi leur label ostéo ) ont déjà une profession et c'est bien là le hic!
Le partage du titre n'est permis que parce qu'il n'y a pas de profession!
c'est bien pour ça que le Ministère n'accordera aucune visibilité au titre en lui accordant un niveau universitaire type Master 2 qui confèrerait ainsi une légitimité professionnelle à la formation d'ostéopathe , même si elle est inscrite au RNCP niveau 1 dans certain cas.
Le titre ne pose aucun problème à s'amalgamer avec les professionnels de Santé et avec le temps , les ostéopathes de première génération finiront par disparaitre , les études devenant plus longues avec les nouveaux décrets pour la formation initiale, on ne retrouvera plus que les professionnels de santé et médecins bénéficiant d'aménagement pour suivre un cursus....CQFD.
l'ostéopathie est morte , parce que on l'a noyée dans un flot d'interprétations politiques grâce à certains chefs , qui se préoccupent plus de faire du commerce que ça soit en termes d'adhésion associative ou de vendre des cours par le biais d'écoles lucratives , que d' avoir un minimum de gratitude pour avoir eu le privilège d'exercer cet Art!
Avant que l'ostéopathie ne puisse se mette en place , il faudra d'abord nettoyer une vieille mémoire qui subsiste dans la pensée occidentale: le colonialisme , or l'économie moderne n'est pas issue d'autre chose!
Personnellement , je vomis tous ces tocards et ceux qui prendront leur suite , s'il y en a une....

Cordialement
Yannick TAUZIN a dit…
Merci pour votre remarque et vos précisions.
Toutefois, faites attention, l'expression "profession d'osteopathe" n'apparaît que dans la citation de l'article d'Egora.fr, site consacré aux professionnels de santé. Mon introduction de ce chapitre traite bel et bien du "partage du titre d'osteopathe ".