La crise et les ostéopathes

Afin de prévenir l'allumage de certains feux, pas pour me faire mousser, je vais malheureusement devoir commencer par parler de moi.

Peut-être qu'à l'image de tout en France - et certains ne manqueront pas de me rappeler les menaces qu'ils m'ont adressées par le passé ("Je te ferai pendre en place publique, petit c**" Salut Francis, j'ai fini de tresser la corde!) - ma gueule ferait mieux de rester fermée, mais dans une telle période de crise, nos réponses se situent plutôt dans la pointe du cône du savoir et si je peux amener ma maigre participation, ce sera l'une de mes grandes réussites.
Je ne prétends nullement avoir les réponses. Je souhaite juste lancer ici la réflexion que l'ostéopathe, par son essence même, peut apporter bien plus que les débats incroyables sur les réseaux sociaux qui m'ont été rapportés, peut voir au-delà des questions anxieuses qui m'ont été posées sur les démarches à suivre, le manque d'information, les aides à attendre.
Si la philosophie est mère de toutes les sciences, ( définition de science et réflexion autour de ce thème ) l'ostéopathie est, de par les considérations de son créateur, une fille encore bien proche de sa mère. Et nous ostéopatheshéritiers de STILL, nous sommes supposés être sensibles aux Forces de la Nature.


6ème des 9 petits-enfants d'agriculteurs métayers, second fils d'un agriculteur et d'une aide à domicile, j'ai financé seul mes études d'ostéopathie et les charges annexes par des prêts bancaires et en exerçant simultanément les activités d'étudiant, d'agriculteur et de garçon de café.
Durant mes études, mon budget repas mensuel s'élevait à 20€. Certains se souviennent peut-être de mes pantalons trop courts, ma ceinture en cuir élimée, mes pulls et t-shirts hors de mode.
J'ai débuté mon activité d'ostéopathe en 2007  avec plus de 60 000€ de dettes personnelles, auxquelles il a fallu ajouter les frais inhérents à tout début d'activité. Sans compter qu'avec Dominique, mon associé de la première heure, visionnaires ou fous, nous avons convaincu un banquier de nous laisser investir dans une bâtisse qui nous servirait de cabinet et me permettrait d'avoir un logement, sans quoi j'aurais habité dehors quelques années.
Il m'a fallu 4 ans pour dégager un revenu convenable de l'activité d'ostéopathe, 8 ans pour rembourser mes dettes personnelles en continuant d'exercer la profession d'agriculteur en parallèle.
Il me semble avoir bien connu toutes les joies des difficultés financières, surtout lorsque mon père nous a quitté en 2009, à 56 ans, en me laissant ce qu'il dirigeait, que nous avions mené ensemble, et un bon paquet de problèmes suite aux ravages de la tempête Klaus.
Aujourd'hui j'ai la chance d'exercer l'ostéopathie depuis 13 ans, de n'avoir plus que cette activité depuis 2 ans, et d'habiter en campagne.
Peut-être m'accorderez vous assez de légitimité pour écrire qu'il n'existe pas de situation financière qui soit insurmontable?
Surtout face à une situation qui engage une vie humaine... voire des milliers...

L'épisode que nous connaissons aujourd'hui est digne des pires films ou séries catastrophes, mais il est bien réel.
La question, philosophique, en espérant ne pas tomber dans le mystique dans lequel je suis loin d'exceller, qu'il me paraît essentielle de poser à des individus capables d'une activité holistique telle l'ostéopathie, concerne l'origine de cette situation.
Ma réflexion et mes recherches m'ont conduit à arrêter deux possibilités.


Lorsque l'on se penche sur les facultés du SARS-CoV-2, ses symptômes inédits, les retombées économiques sur la Chine, sur l'Europe, les opportunités que certains en tirent (les réserves stratégiques de pétrole portées à leur maximum "à très bon prix"vol de masques) ou tentent d'en tirer, les conditions encore floues du début de l'épidémie et les échanges "cordiaux" entre les acteursles idées qui courent  et s'étudient depuis quelques années, voire se répandent insidieusement dans les têtes, et si l'on accepte de se séparer de ses propres préjugés à l'égard des acteurs, de la situation ou de ceux qui s'arrêtent à l'hypothèse que je vais citer, on est en droit de se demander si l'origine de ce virus ne trouverait pas dans de sombres projets de laboratoire...
Cette hypothèse semble pouvoir être écartée: un article sur "l'origine proximale du SARS-Cov-2", publié dans la revue Nature le 17 mars 2020, faisant suite à 3 publications chinoises du mois de février 2020, tend à montrer que l'affinité du virus pour l'homme n'est pas conçue en laboratoire mais bien issue de la sélection naturelle.

Ce même article, se penchant sur le génome du virus, tend à montrer que l'émergence de celui-ci se serait faite dans une triade d'échange entre la chauve-souris, le pangolin malais et l'homme, lors d'une séquence encore difficile à établir.
La chauve-souris est l'un des animaux les plus délocalisés par les activités de l'homme et déjà suspectée d'être à l'origine des épidémies du virus Ebola.
Le pangolin malais est le mammifère le plus braconné au monde.
L'arrêt des activités humaines au cours de cette crise est visible partout sur la planète, avec des effets positifs sur le milieu  (mais apparemment loin d'être suffisants).
Bien que controversée pour différents motifs, l'hypothèse Gaïa fait un retour sur le devant de la scène scientifique depuis quelques temps, notamment dans le cadre de réflexions globalistes sur l'évolution du climat et ses conséquences.
Pour résumer (très simplement) cette hypothèse, la Terre aurait apporté les nutriments et conditions nécessaires à l'apparition de la Vie et les êtres vivants participeraient par leurs activités au modelage  de la Vie et de la Terre, le tout se devant de rester dans des conditions nécessaires à son maintien.
(Je vais me faire taper sur les doigts mais...) La Structure favorise la Fonction, celles-ci deviennent interdépendantes et conditionnent l'Homéostasie.
"À coup sûr, la vie est une substance très subtilement préparée, force animatrice de la Nature, ou encore, force qui anime toute la nature, des univers aux atomes.A.T.STILL

Je ne vais pas tourner plus longtemps autour du pot et même si vous m'avez vu venir depuis quelques lignes déjà, en venir à ma deuxième hypothèse (Francis, si tu es arrivé jusque là, tu peux t'arrêter)

Et si Mère Nature s'en prenait à nous?
Ayant espéré dès le début de cet article de ne pas tomber dans le mystique, je vais reformuler et préciser le postulat.
Si les êtres vivants participent au modelage de la Vie, qu'est-ce que ce virus vient modifier?
Dans son blog "les pieds dans le plat", Monsieur Jean-Claude BREGLIANO nous explique comment les virus infectieux (ou exogènes) peuvent devenir endogènes, leur patrimoine génétique étant intégré au génome des cellules germinales et transmis aux générations suivantes, et finalement intervenir dans l'évolution des espèces en favorisant des mutations génétiques ou en transférant leurs propres fonctions.
Dans l'article sur "l'origine proximale du SARS-Cov-2" précédemment cité on peut lire que le virus "semble être optimisé pour se lier au récepteur ACE2 humain" et il utilise ce récepteur comme porte d'entrée dans nos cellules. (C'est d'ailleurs aussi ce récepteur que l'hydroxychloroquine vise, en plus d'autres actions intracellulaires). On trouve ce récepteur dans les poumons, les cellules vasculaires, les reins, le tube digestif (d'où une partie des symptômes du COVID 19 et l'apparente plus grande sensibilité des diabétiques et des hypertendus) et les testicules! D'où sa possibilité d'intégrer les cellules germinales!
Tout effet ayant une cause, la Nature est-elle en train d'apporter une modification à l'Être Humain?
"Parce que les lois de la vie et les procédés qu’elles utilisent pour exécuter et accomplir l’œuvre que la nature leur a assignée sont mystérieuses et incompréhensibles à l’esprit fini, vous ne pouvez voir ce qu’elles font ou réalisent qu’une fois leur travail accompli et visible à votre inspection. A.T.STILL
On pourra tout de même remarquer qu'en nous éloignant physiquement, elle semble réussir à nous reconnecter à nos semblables et à nous faire abandonner une partie de nos mauvaises habitudes... 


Alors évidemment, ne faites pas de raccourcis et ne croyez pas que je puisse déconsidérer l'ensemble des victimes de cette maladie. Chaque personne humaine est une part de l'Humanité et sa disparition est l'équivalent d'une bibliothèque qui brûle. Je suis d'ailleurs ulcéré, au cours de la rédaction de cet article, par les réactions qui entourent les communications du Pr Didier RAOULT: nous sommes déclarés "en guerre" contre ce virus qui ravage les humains, un événement inédit dans notre monde moderne, le traitement que ce monsieur préconise en urgence et sans autre solution pour le moment fonctionne sur le papier (cf cet article cité et les données de l'IHU) et les Institutionnels de l'Ancien Monde se targuent de l'absence de groupe témoin dans ses études alors que plus de 700 000 personnes dans le monde, à l'heure où j'écris, sont reconnues touchés par la maladie et constituent ce groupe témoin sans traitement autre que symptomatique.

En même temps, lorsque le commun des mortels, super savant ou affolé, s'automédique, il est difficile de ne pas freiner des deux pieds...
"Quand l'ego entre en scène, la vanité se montre et le respect s'en va." R.TRUHLAR
Le parallèle est tout de même simple à faire avec les reproches faits aux preuves des effets de l'ostéopathie.
"Notre école est jeune mais les lois gouvernant la vie datent de la nuit des temps."A.T.STILL
En glissant de la Science au Scientismele système n'est-il pas en train de se perdre dans un extrémisme fâcheux et obscurantiste, alors que Science, (du latin scientia, de scrire, savoir) s'enquit d'ouverture, de surprises et de remise en question?


Mais vient alors cette question qui a visiblement enflammé les réseaux sociaux: la place des ostéopathes dans cette histoire.

Si ce virus est un dessein de la Nature, que pourrions nous y faire?
"L'ostéopathie est la loi de Dieu, et quiconque pouvant améliorer la loi de Dieu serait supérieur à Dieu lui-même." A.T.STILL
Nous sommes au contact des gens et méritons d'être protégés comme tout intervenant ayant une telle proximité avec les personnes en attente de soins, cela est indéniable.
Mais notre activité est-elle essentielle au fonctionnement de la société en l'état dans lequel elle se trouve?
Son absence peut-elle porter un préjudice de santé au même titre que le porterait l'absence de kinésithérapie respiratoire chez un myopathe, ou les soins de pédicurie chez un diabétique?
Vous et moi n'aurons probablement à ces questions que d'autres questions, car notre pratique et notre considération de la personne humaine nous conduiront à penser aux besoins des personnels soignants épuisés, à notre place dans la préservation de la santé et à bien d'autres sujets.
L'OMS définit la santé comme "un état de complet BIEN-ETRE physique, mental et social, [qui] ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité". 
L'ostéopathe a t'il vraiment besoin de savoir s'il doit s'identifier à un praticien de santé ou de bien-être?
L'ostéopathie ne pouvant jusqu'ici aucunement s'inscrire dans les protocoles de tests semblables à ceux appliqués aux médicaments, a t'elle besoin de se soucier de la reconnaissance de ce milieu?
Les ostéopathes n'auraient ils finalement pas plus d'intérêt et de grandeur à se structurer eux-mêmes en une association unique, démocratique, ouverte à tout porteur du titre (en cela un Ordre est impossible puisque ostéopathe n'est pas une profession mais un titre et que nombre de praticiens adhère déjà à un autre Ordre professionnel) y compris aux ostéopathes animaliers, et ayant plus de légitimité à discuter avec le législateur et l'exécutif?
Nous devons aujourd'hui penser le monde de demain et la manière de laquelle nous nous y inscrirons.
"Pour bien prédire, vous devez voir à travers deux voiles –  celui du passé et celui du futur. Si un événement doit se produire demain, où est-il aujourd'hui ?La mémoire mobilise le passé ; la raison voit le lendemain.A.T.STILL
Si le trouble fonctionnel peut sous-tendre l'apparition d'une maladie, d'une lésion organique, le corriger n'est-il pas un acte de prévention?
Et si une maladie, une lésion organique, a pris racine sur un trouble fonctionnel, corriger ce dernier n'est-il pas au moins participer à endiguer celle-ci?
Reconnaître son incapacité à traiter n'est-il pas une immense preuve d'humilité ?
Et savoir collaborer avec autrui une base de la réussite de Sapiens ?
Le décret n°2007-435 du 25 mars 2007 n'est finalement pas si mal rédigé...
"Un fait se tient souvent devant nos yeux, permanent et riche de vérités, mais nous ne prenons pas garde à ses leçons.A.T.STILL


Au-delà des postulats un peu dingues que j'ai menés ici, n'est il pas urgent de prendre conscience que notre monde anté-pandémie souffrait de malaises, que notre monde post-pandémie est à construire et que chacun doit définir comment il y prendra part?
Nous ostéopathes, serons nous capables de donner du sens au slogan de l'Ostéo4pattes "l'ostéopathie n'existe pas, les ostéopathes, eux existent" ?


NDLA:

Merci à tous ceux qui ouvriront le débat, même s'il existe d'autres plateformes bien plus réactives aujourd'hui pour le mener, et désolé si votre commentaire n'apparaît pas en temps réel puisqu'il est ici forcément soumis à régulation.
Concernant les traditionnelles insultes et menaces, merci de remplir ce formulaire

Voici quelques articles apportant des informations sur le COVID-19 que je n'ai pas trouvé à intégrer à mon développement mais dans lesquels certains trouveront peut-être matière.

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